Dans un contexte très concurrencé, les banques sont prêtes à chouchouter les bons profils. Une remontée significative des taux n’est plus d’actualité. Un emprunteur doté de solides atouts pourra sans problème aller chercher des belles conditions tarifaires.
L’accès au crédit a été grandement facilité par les courtiers mais les banques n’ont jamais autant brader leur taux de prêt.
« Il est possible d’aller chercher du 1% sur 15 ans » commentait Hugo Maurel, PDG d’IDEALTAUX.
Qui profite de ces taux historiquement bas ?
En réalité, quel que soit le profil d’emprunteur, les taux affichés sont avantageux.
« Les banques cherchent selon les secteurs à étendre leurs parts de marché. Il s’agit évidemment pour ces établissements de faire du volume mais surtout de capter les très hauts profils » constatait Matthieur Delbecq, expert-crédit chez IDEALTAUX.
Les taux négociés par les courtiers ne sont plus dédiés qu’aux très hauts revenus
« Avec des revenus supérieurs à 75 000€ par an pour un ménage, lorgner les 1% sur 15 ans, n’est plus une mission impossible ! Un couple présentant un niveau de revenu annuel à 50 000€ mais avec un apport de 30% sur l’opération s’est vu octroyer un Taux de 0,93% sur 15 ans près de Arras. Chaque dossier de financement peut offrir de belles opportunités » expliquait Camille Delay, expert-crédit chez IDEALTAUX.
Les banques sont prêtes à faire des concessions XXL. Les conditions d’octroi de prêt se sont également assouplies. Les montants d’apport observés n’ont jamais été si peu élevés sur des durées de 10, 15 ou 20 ans.
« Avec un niveau d’épargne conséquent et des revenus médians, des clients ont obtenu sur 20 ans, un taux de 1,03% pour un achat à Lille. Sur 25 ans, des jeunes ont hérité d’un 1,25% pour leur première acquisition à Dax » notait Hugo Maurel.
Autant dire que sur ce premier semestre 2019, les banques n’ont jamais été aussi à l’affût d’affaires nouvelles.
Mais jusque quand cette situation va perdurer ?
Les taux resteront bas de toute manière jusque fin 2019. L’accès au crédit rendu aussi facile par les banques pourrait être chamboulé courant de l’été. En effet, le Haut Conseil de la Stabilité Financière (HCSF), présidé par le ministre de l’économie, a fait part de ses craintes de l’explosion des prêts immobiliers en France. Pour éviter un bouleversement brutal, les banques vont devoir augmenter leurs réserves.
« Quand le nombre de prêts augmente, les banquiers doivent veiller au bon équilibre de leurs fonds propres. Le respect de Bâle III est incontournable » commentait Hugo Maurel.
La conséquence immédiate est de resserrer le robinet des crédits sur les populations à bas revenus, ou tout simplement permettre aux acteurs dominants le marché d’élever leur marge sur les taux et donc « relever artificiellement les taux ».
